Par l’intermédiaire d’une association française visant à développer la scolarisation des filles dans les bidonvilles, j’ai créé une petite maternelle dans un quartier très pauvre.
Ce sont des familles qui ont vécu de nombreuses années dans un bidonville et qui ont été relogées à Chandivali, le quartier où on habite, dans des bâtiments de type HLM … mais bon nos HLM ont l'avantage d'avoir l'eau courante... et bien plus encore.
J’ai donc tous les matins une vingtaine de petits bambins, majoritairement des filles, de 3 à 6 ans, ce sont des enfants qui ne vont pas encore à l’école. La salle est louée grâce aux dons généreux de Mr Total, (ça fait du bien de se donner bonne conscience) et l’association fonctionne grâce à un système de parrainage, on peut parrainer un enfant (environ 60 euros l’année) pour lui permettre d’aller à l’école une année. Si vous êtes curieux vous pouvez aller visiter le site http://apefib.com c’est une association fondée par un vieux monsieur, Pierre Péan, il a dans les 70 ans, ça va faire plus de quinze ans qu’il est à Bombay et qu’il se bat pour aider les enfants à aller à l’école, il est assez admirable. Vous verrez il y a différentes structures dont une maternelle dans un bus dans un des plus grand bidonville de Bombay.
Dans le quartier où je me rends tous les matins, très peu de gens parlent anglais donc la communication n’est pas évidente. On a commencé avec Jérémi à prendre des cours d’hindi, ça va bien m’aider je pense. Sinon avec les petits je parle anglais, ce sont de vraies éponges, j’ai encore pas mal de mécanismes en occitan mais bon ils font pas trop la différence.
J’ai très peu de matériel, c’est pas évident du coup avec Jérémi et Paul, notre pote allemand on s’organise des sessions découpage, coloriage dans du carton pour faire quelques jeux. De toute façon la moindre activité est une découverte pour eux, je leur ai fait faire de la pâte à sel, au départ ils me regardaient avec de grosses billes en se demandant à quoi ça pouvait bien servir, puis après ils se sont éclatés surtout les filles à faire des montagnes de chapatis.
Ca fait vraiment du bien de voir ces enfants sans qu’ils te demandent de l’argent pour manger, c’est un autre rapport, ils sont supers reconnaissants, le matin ils arrivent en courant pour me dire bonjour ; je suis leur « didi » ça veut dire grande sœur en hindi.
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Un petit aperçu de ma classe…
On y voit Pierre Péan, le président de l’association. Il y a également une mamie d’élèves qui vient me filer un coup de main, elle ne parle pas un mot d’anglais mais on s’entend bien
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Sinon deux soirs dans la semaine, je vais dans le sud de Bombay pour donner des cours de français à des fils d’expats qui sont en école américaine la journée. Le contraste avec le matin est assez énorme, même parfois gerbant, des apparts gigantesques même trop puisqu’ils se plaignent de tout perdre tellement que c’est grand (même leurs gosses), la clim, la bonne, le chauffeur, des gros steaks dans les assiettes…bref des gros bourges. Heureusement ça rapporte très bien, 900 roupies de l'heure (14€) sachant que le salaire moyen de 93% des indiens est de 60€ et la moitié des 1,1 milliard d’habitants gagnent moins de 1€50 par jour. Sans commentaire.
Si vous regardez sur la carte, vous pourrez situer et visualiser ces deux endroits.
1 commentaire:
La famille en Hindi:
- Tu est ma Didi (soeur)
- Je suis ton Bhoya (frère)
- Mamou = frère de ta mère
- Mami = femme du frère de ta mère
- Mawsi = soeur de ta mère
- Mawsa = mari de la soeur de ta mère
- Chacha = frère de ton père
- Chachi = femme du frère de ton père
- Phouphou = soeur de ton père
- Phoupha = mari de la soeur de ton père
- Pitajee = beau-père
- Matajee = belle-mère
- Dada = grand-père paternel
- Dadi = grand-mère paternel
- Nana = grand-père maternel
- Nani = grand-mère maternel
En hindi, chacun a son nom. Plus besoin de dire: mamie de Simorre ou de Saint-Michel.
Si j'ai bien appris mes cours d'hindi !
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